« …
Me voilà dans le vif du sujet, je prends le train. C’est les uns derrière les autres que nous montons. La montée est raide, mais régulière. J’ai du rattraper mon retard, le train que j’ai pris est à mon rythme. Au fil de la progression, la végétation change. Bien qu’il fasse nuit noire, elle se densifie et baisse de hauteur. De moins en moins protégé, le vent se fait froid, tout en progressant je me couvre, il fait 5°. La lune est pleine, le ciel étoilé, et pourtant la nuit est noire. Je n’ai aucun repère, aucune des constellations me sont connues. Un bruit sourd se fait entendre. Encore qq efforts et se bruit sourd prend de la couleur. Sur la gauche un halo de fumée rouge se dégage. C’est le volcan. Arrêt oblige, nous sommes loin mais nous distinguons aisément la zone d’irruption et quelques coulées. C’est beau ! Et bon signe, la montée doit être terminée. Nous progressons maintenant sur de la roche. Je l’imagine noire faite de lave. Je me retourne à plusieurs reprises pour le regarder, comme nous il est en activité. Instant magique, je prends conscience d’y être, La Diagonale : j’y suis. Grosse surprise, ma frontale fait signe de faiblesse, je dois vite changer les piles. Je me rends compte alors que je n’ai pas mis de jeu de rechange dans le sac de Cilaos pour la deuxième nuit. Il va me falloir économiser.
… »
Extrait du récit: Grand Raid de la Réunion 2010